Amélioration de la santé du colza

Une culture saine est essentielle pour obtenir des rendements élevés et des produits finaux de qualité. Toute carence en nutriments réduit la capacité de croissance du colza malgré son potentiel génétique. Les mécanismes de défense d'une culture en mauvaise santé sont moins résistants face aux champignons, aux insectes et au stress abiotique : la croissance et la qualité sont affectées.

Champ de colzaLe soufre influence non seulement la quantité de protéines, mais aussi la qualité, à travers la synthèse des acides aminés qu'il contient (cystéine et méthionine). Ces acides aminés sont également les précurseurs des co-enzymes et glucosinolates. Ces derniers sont essentiels, car ils aident le colza à résister aux maladies et parasites. Toutefois, s'ils sont présents en trop grande quantité, les tourteaux fabriqués à base de cette huile seront impropres à la consommation par les animaux monogastriques. Les variétés « 00 » actuelles ont une teneur en glucosinolates comprise entre 8 et 15 μmol/g par graine.

Les agents pathogènes représentent une menace pour la culture. Toutefois, la pression de ces organismes peut être réduite par une rotation à intervalle plus espacé de la culture. Le taux d'infestation diminue considérablement avec les rotations de 3 (17 %) à 6 (33 %) ans, comme indiqué dans ce tableau.

le colza devrait être cultivé en rotation pour réduire l'incidence des maladies et des ravageurs


La hernie

La hernie est un problème croissant chez le colza, exacerbé par des rotations rapprochées. Par temps chaud et sec, les plantes peuvent être très rabougries et susceptibles de dépérir purement et simplement.

Colza affecté par une hernieLa hernie est causée par un champignon terricole et affecte toutes les variétés de brassicacées (crucifères). Elle infecte les tissus racinaires et stimule une croissance anormale des parties concernées. Ce tissu affecté limite sensiblement la croissance et peut également libérer des spores susceptibles de se propager vers d'autres champs.

Ces spores peuvent subsister à l'intérieur du sol plus de dix ans et infecter toute culture de crucifères suivante dans la rotation. Même si certains fongicides existent pour remédier à ce problème, leur efficacité est limitée. Par ailleurs, ils ne sont pas en vente dans tous les pays. Même les variétés robustes éprouvent des difficultés à résister à toutes les formes de hernie.

Le recours au chaulage pour maintenir un pH supérieur à 7,2 dans le cadre d'un programme de contrôle intégré à base d'engrais de calcium aide à éliminer l'agent pathogène.

Plusieurs solutions sont recommandées afin de réduire les risques de hernie : de bonnes rotations (tous les 7 ans) entre les cultures de brassicacées (colza oléagineux et légumes crucifères), des pratiques limitant la propagation des sols infectés ou encore un meilleur drainage et un contrôle de toutes les mauvaises herbes des cultures de brassicacées.

Sclerotinia

La pourriture de tige Sclerotinia (champignon), également appelée sclérotiniose ou pourriture blanche, est l'une des maladies qui fait le plus de ravages chez le colza. La gravité de cette maladie varie d'une année à l'autre en fonction des conditions météorologiques, mais aussi d'une région à l'autre ou même d'un champ à l'autre. La production de colza ayant considérablement augmenté, la Sclerotinia est devenu un problème plus grave. Elle peut être due à des rotations plus rapprochées et/ou à des couverts plus denses. Ce champignon se développe dans les cultures par temps humide.

Les infections de Sclerotinia se produisent lorsque les plantes de colza sont en fleur. Le champignon naît dans le sol et affecte un large éventail de plantes, comprenant plus de 75 familles de plantes à feuilles larges. Les infections de Sclerotinia provoquent une maturation prématurée et la verse de la récolte, entraînant une perte générale de la production.

Une nutrition azotée excessive produit un couvert végétal luxuriant et humide, qui favorise la Sclerotinia ainsi que le retard de la maturité de la culture. Il est nécessaire d'analyser les sols afin d'en tester les nutriments et d'ajouter la quantité adéquate d'engrais azoté.

Parasites

Plusieurs parasites peuvent affecter la croissance et le développement du colza.

Méligèthe du colza

La migration de cet insecte coïncide avec la période de bourgeonnement jaune/vert, et permet de réduire le nombre de bulbes à travers l'alimentation des siliques en développement.

Bruche et Dasineura brassicae

Cet insecte pond ses œufs dans les siliques. Ses larves se nourrissent des graines en développement et sortent à travers les trous créés dans les siliques par les larves afin de retourner dans le sol et de devenir pupes. Il est nécessaire de laisser les Dasineura brassicae adultes accéder à la plante afin qu'elles puissent pondre leurs œufs. L'alimentation par les larves de Dasineura brassicae sur les parois des siliques peut entraîner une déhiscence prématurée des siliques et la perte de toutes les graines de la silique touchée.

Altise d'hiver du colza

Cet insecte produit une criblure sur les cotylédons et les premières feuilles, réduisant ainsi la surface foliaire. Ses larves se nourrissent dans les pétioles et les tiges de feuilles, ce qui réduit la vigueur des plantes.

Puceron vert du pêcher

Ce ravageur migre dans le colza durant l'automne et peut transmettre le virus jaune du navet.

Limaces

Les limaces peuvent tuer les semis avant leur émergence et provoquer d'importantes pertes après l'émergence.

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